Bootcamp 2024 : responsivness
Ca répond. Ce bootcamp témoigne de cela : ça répond.
Pour des raisons personnelles il m’est impossible d’être présent au bootcamp de Boston, mais je tiens à exprimer à quel point cet événement est marquant pour notre écosystème.
Les participants du bootcamp pourront ressentir cette situation particulière. Nous sommes un écosystème. Le terme écosystème est relativement récent dans le monde informatique. Il faut l’entendre comme une innovation intellectuelle.
L’idée d’écosystème est héritière de l’émergence de l’écologie elle même. La nature est un système dans lequel « cela répond ». La pomme est dépendante de la terre, de l’eau et du soleil. Mais aussi de l’abeille, et de la faculté de mûrir et de semer. L’écologie a intégré l’idée de la nécessité de la complexité des systèmes, dans lesquels les messages s’échangent, les envois sont reçus.
Ping
Je n’apprendrai rien aux spécialistes des network en disant que l’essentiel est que « ça réponde ». Le ping est la première lettre de l’alphabet du network. Un écosystème est un système complexe où toutes les entités se répondent.
Je voudrais souligner en quoi l’auto-compréhension comme écosystème de l’écosystème OpenVMS est une innovation, et en même temps une confirmation. La description des systèmes économiques sous la seule forme de la relation entre l’offre et la demande est une description pauvre. La pérennité de OpenVMS est situé dans un paysage plus vaste.
En terme de messages, le bootcamp de 2024 répond au coup d’envoi du bootcamp de 2014, évidemment. Mais ces deux bootcamp répondent au coup d’envoi de Digital dans les années 1970.
En termes de générations, ce bootcamp et ceux qui vont suivre bientôt, seront l’occasion du transfert trans-générationnel de la génialité lancée depuis le MIT il y a des décennies.
En termes de topologie, ce bootcamp va témoigner de l’adoption universelle de OpenVMS dans une multitude de lieux et de domaines.
Ce qui nous ramène au concept fondamental de « responsivness ». Le paradigme fournisseur/clients ne suffit pas pour décrire un écosystème informatique. Il ne rend pas raison des équilibres systémiques entre émetteurs et récepteurs, proposition et adoption, investissement et réinvestissement, lancement et réception… Et surtout l’innovation du moment en économie est l’apparition des circularités : recyclage, économie circulaire, toutes héritières des concepts écologiques qui donnent de nouvelles places aux acteurs dans leurs systèmes.
Les générations qui ont connu le coup d’envoi de Digital se souviennent de ce « troisième terme » entre les « clients » et leur « founisseur », le club d’utilisateur Decus. Je ne sais pas si à Boston il existera des initiatives comme celles des français avec la relance de Decus à travers VMSgenerations. En tous cas ce troisième terme a toujours témoigné de l’existence de OpenVMS comme écosystème, et le bootcamp va relancer les situations de « responsivness ».
D’autant que – ceux qui me connaissent savent mon attachement au langage Ada – la nomination d’une femme comme CEO de VSI répond à un autre coup d’envoi, celui de Ada Lovelace ou de Grace Hopper. L’informatique n’est pas un monde simpliste d’actants virils, n’en déplaise à ceux qui schématisent un peu vite les activités économiques. L’informatique est héritière de génialités plus subtiles.